Si sur les segments loisirs les ventes via NDC progressent peu à peu, il n’en va pas de même pour le complexe écosystème du voyage d’affaires. Mais Stéphane Ormand, nouveau responsable de la distribution chez Air France-KLM l’assure : la compagnie tricolore sera prête pour le printemps, et mettra en place une surcharge NDC « d’un ou deux euros ».
Les derniers chiffres fournis par Iata l’affirment : 25% de la distribution indirecte des 20 premières compagnies aériennes du monde se fait via le fameux nouveau canal NDC. Mais pour les voyages d’affaires plus précisément, la proportion serait plus proche de zéro.
Le sujet faisait l’objet d’une table ronde, jeudi 20 janvier, lors du grand live du voyage d’affaires organisé par CDS Groupe.
Pour convaincre les clients corporate que NDC est une bonne chose, le chemin est encore long.
L’adaptation de la norme au complexe écosystème du voyage d’affaires n’a pas fini de coincer. « Les niveaux de pénétration sont très significatifs sur la partie loisir, mais sur la partie TMC c’est plus compliqué : le back office doit être connecté, les services aux clients sont plus sophistiqués, on doit passer par des agrégateurs comme Amadeus… », reconnait Stéphane Ormand, nouveau responsable distribution d’Air France-KLM.
Fin des private channels
Ce dernier l’assure : c’est une affaire de mois avant qu’Air France déploie sa solution pour les TMC. « Avant l’été, on sortira de la phase pilote, la montée en puissance c’est maintenant », explique-t-il.
Ce qui signifie, pour avril-mai, la fin des fameux private chanels qui permettaient de ne pas payer de surcharges GDS. A partir du printemps donc, Air France ouvrira les vannes NDC pour les TMC mais avec des frais en plus par segment acheté.
« Il y aura une petite surcharge pour l’achat des billets via NDC, d’un ou deux euros », lance Stéphane Ormand. « Rien à voir avec la surcharge GDS », tempère-t-il.
Une option qui impliquerait sans doute, pour les TMC, de répercuter le coût sur les clients finaux. A noter que Lufthansa de son côté indique ne pas mettre en place de fees spécifiques pour le canal NDC.
Les acheteurs pas convaincus
Du côté des achats, on peine encore bien à voir l’aboutissement de NDC au point que certains, en coulisses, parlent de « poudre aux yeux », ou d’un système « trop opaque pour les acheteurs voyage ».
« Nous avons du mal à imaginer ce que cela va donner pour nous. Cela n’avance pas comme on l’avait imaginé. Quelle valeur ajoutée à NDC si nous avons accès aux mêmes contenus que sur les GDS ? », demande Amandine Roset, travel manager chez Arkema. « J’ai un doute sur le fait que NDC va gommer les GDS », ajoute-t-elle.
« Pour la partie Air France nous travaillons sur des ajustements sur les préventes, l’intégration back-office, la robotique, les modes de paiement qu’il n’est pas encore possible de changer… Il y a pleins de petits ajustements pour être sûr que le voyageur derrière son téléphone soit le premier satisfait », indique Aude Kremer, directrice technologie chez FCM Travel.
Côté TMC, les mêmes points noirs subsistent en effet : la prévente des billets, les modifications, les remboursements… Les mêmes craintes sont encore avancées : les plannings de déploiement, la transparence, les coûts cachés…
En témoignent les résultats d’un sondage, lancé pendant les débats jeudi 20 janvier. A la question « NDC est-t-il d’après vous un progrès dans le voyage d’affaires », 37% des répondants répondent clairement « oui ». De l’autre côté, 40% ne « savent pas » et 25% pensent que « non ». Le chemin est en effet encore long.