Le 30 janvier dernier, CDS Groupe participait à la première Mensuelle de l’AFTM de l’année 2020 sous le prisme de la RSE devant quelques 110 participants. Ce nouveau format d’événement de l’association, qui présente le mérite de mutualiser les énergies sur une journée et de rationaliser les agendas au sein d’une industrie déjà très sollicitée, a permis d’aborder la question sensible suivante : « est-il possible appliquer une politique RSE sur l’hébergement ? ». 

À l’invitation de l’association, Ziad Minkara, Directeur Général de CDS Groupe a donc apporté des éléments de réponse afin de répondre aux enjeux de la RSE, qui comme le rappelle le Ministère de la Transition écologique et solidaire, est un « concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire ».

La RSE est bien trop souvent réduite aux questions environnementales. Dans les faits et dans les textes, ce « concept » va bien au-delà. Il est également question de gouvernance des organisations, des droits de l’homme, des relations et des conditions de travail, de la loyauté des pratiques, des questions relatives aux consommateurs et de l’environnement également.

Au sein de l’hôtellerie, l’application de la RSE est rendue complexe par une offre particulièrement fragmentée. Ziad Minkara commence son propos par présenter la « jungle des labels » dans le domaine.

La « photographie » côté marché hôtelier est complexe à établir :

• une absence de clarté sur une norme unique qui permettrait des comparaisons objectives ;
• un manque d’uniformisation à l’échelle des territoires : de l’Europe, des pays qui la composent, de la France ou encore des organismes régionaux du tourisme, chacune des strates propose son label ce qui complique assurément la lecture des actions des hôteliers ;
• des normes internationales non concordantes avec celles promues dans le cadre de la transposition des normes communautaires ;
• des certifications multiples (plus de 25 !) et hétérogènes se rapportant notamment aux équipements, aux offres de services, aux approvisionnements fournisseurs ou encore à l’accessibilité ;
• des acteurs hôteliers fragmentés entre les chaînes hôtelières, les indépendants ou encore les résidences qui peuvent répondre à d’autres normes…

Le voyageur d’affaires sensible et promoteur en la matière se retrouve donc un contexte ou la réalisation et la concrétisation des actions lui incombent encore de manière trop importante lors de ses déplacements.

Quid du calcul et de la mesure des émissions de CO2 par les entreprises dans le cadre des déplacements professionnels ?  

Poursuivant l’analogie avec la photographie, la composition finale est tout aussi trouble que celle du marché hôtelier. Les entreprises sont actuellement dans une phase délicate, celle de la recherche de la data propre à leurs émissions de CO2 dans le cadre des déplacements. Les entreprises sont actuellement incapables de proposer un TCO (Total Cost of Ownership) appliqué au calcul de la consommation de CO2. L’information est parcellaire, disparate et peu fiable. Alors même si toutes les entreprises disposent pour la plupart d’une charte, le contrôle de l’application de celle-ci est quasi-inexistant.

Une absence d’interopérabilité qui empêche toute consolidation en la matière !  

Les informations reçues par les entreprises de la part de leurs fournisseurs sont encore trop parcellaires (aucun échange n’existe à l’heure actuelle entre les hôteliers, les TMC, les HBT ou les SBT sur ce type d’informations) et aucune garantie n’est livrée sur le mode de calcul de ces green datas. C’est un fait, les acteurs du marché ne partagent ni les normes, ni les données. Les outils de réservation sont par ailleurs encore trop rares à être calibrés de telle manière à faire remonter ce type d’information. C’est particulièrement vrai pour les SBT.

L’équation vertueuse qui consisterait à permettre d’isoler une donnée objective en la matière est aujourd’hui encore inconnue ! Trop d’incertitudes, d’imprécisions et « ruptures » au sein de la distribution hôtelière demeurent pour permettre un calcul « raisonnable ».

La RSE, c’est aussi mettre en œuvre un certain nombre d’actions visant à faciliter les déplacements professionnels des voyageurs en situation de mobilité réduite. En ce domaine, le offline est roi ! Aucun outil aujourd’hui n’est en mesure de permettre la réservation en ligne de chambres dites PMR ou de signaler le besoin d’un accompagnement spécifique.

En résumé, sans tomber dans le scepticisme en la matière, le constat actuel est que d’importantes marges de progression sont possibles en matière de RSE appliquée à l’hôtellerie d’affaires. La conscience « verte » est davantage du côté du voyageur et de l’entreprise (notamment via les cahiers des charges RSE) que de l’écosystème travel qui fait face à ces problématiques à la fois structurelles, digitales et économiques pour parvenir à être totalement « RSE friendly ».

Les actions engagées chez CDS Groupe

– Calcul du bilan carbone de CDS Groupe

– Mise en place d’une charte d’engagement solidaire sur la diversité

– Référencement de tous les écolabels

– Mise en place de filtres dans nos outils afin de permettre le tri parmi les hôtels éco-labélisés

– Prise en compte du handicap moteur PMR via la possibilité de réserver en ligne une chambre PMR, de partager l’information entre l’hôtel, l’agence et le voyageur et de prévoir un accompagnement à l’arrivée sur les lieux.